KOHNDO - 17 ÂMES À LA DÉRIVE (CLIP OFFICIEL)
Le 10/10/2022 à 11:27
EN LIVE DU FER
RUE DE LA POESIE URBAINE75 - PARIS
LES PLEINS PHARES SUR L'UN DES PILOTES DE LA CLIQUA
Clap d'ouverture du projet Plus haut que la tour Eiffel,
"17 âmes à la dérive" navigue entre brûlot politique et storytelling.
A la manière des chansons de Gill Scott Heron et Léo Ferré ce titre coup de poing nous plonge au cœur de la traversée de Manga, ce jeune migrant que l'on suit au cours de ces 3 minutes de Boom bap imagé et suffocant.
Ici l'intensité du propos se mêle au flow de l'artiste pour un storytelling qui met en avant
les acquis des 20 ans de carrière du rappeur Kohndo
Le Clip est réalisé par : AbuzOne & L.4STUS
Sur une prod de : Laurent Colombani
LYRICS
Paroles :
Sais-tu qu’le plus dur pour l’Europe est de voyager par la route ?
J’ai dû survivre au Sahara, le désert ressemble à un four
Et ma course est une lutte, un affrontement de tous les jours
Entre mon envie de mourir et poursuivre mon parcours
J’ai prié pour n’pas rencontrer la police, j’ai dû me plier
Aux bandits, j’ai fait c’qui fallait pour rester vivant
Laissé au loin mes principes pour n’pas perdre du temps
Ni être abandonné dans l’désert seul et mourant
Les rues d’Algérie, un champ d’guerre où j’y ai risqué ma vie
J’ai rasé les murs, mais les pierres qu’on m’a jetées m’ont meurtri
Payer dix fois plus cher pour trouver paix et refuge
J’ai tellement vu de haine, que dans mes pores celle-ci infuse
Devant la mer, j’attends que vienne me chercher le déluge
J’suis à quelques kilomètres, à quelques brassées du but
Je devrais embarquer ce soir on part en mer agitée
J'espère y survivre, la rive m’attend et j’dois la toucher
Sur l’canot on est dix-sept, pourtant on s’croirait deux cents
Certains crient quand d’autres pleurent, je sais nager pourtant j’tremble
J’ai la sensation de danser sur les vagues
Et la mort fait son coupé décalé pendant que quelques-uns craquent
A fond de cale, l’odeur est rance, entre le vomi,
Les bruit et l’essence, la cadence du canot est rompue
Le mal de mer monte, la nuit obscure,
Les murs d’eau dressés devant moi ne nous laissent aucune fissure
Perdu dans la mer, j’repense à tous ceux que j’ai connu
Heddi qui m’a aidé à sortir de la rue
Éviter d’finir dans l’ghetto, flingué par flics
Trouver quelques foutus boulots pour m’faire du fric
Collé sur ma peau, au fond du sac plastique, mon passeport
Du fric, une puce, un téléphone, pour dire qu’j’suis pas mort
Dans le regard de chacun y’a comme une question qui plane
Qui s’ra vivant, qui arrivera à voir l’Espagne ?
Est-ce que Dieu m’aime? Assez pour me sauver ?
Chacune de mes larmes est une offrande pour ne pas crever
Une brasse, deux brasses, trois, peut-être mille
Une place, deux places, dix-sept parmi mille
Dites-moi vite où on dérive, à deux doigts du suicide
On est chanceux pour le moment, mais combien vont mourir ?
On est plein sur le bateau, plein sur le radeau
Le corps médusé laissé au sort de Géricault
Gilet sur le dos, autour du cou de quoi siffler
Alerter nos sauveurs S.O.S Méditerranée
Mayday mayday est-ce que quelqu’un peut nous aider ?
Les vagues nous ralentissant, est-ce que quelqu’un peut nous aider ?
Le moteur est en rade, est-ce que quelqu’un peut nous aider?
Le bateau s’est arrêté, est-ce que quelqu’un peut nous aider?
Peu à peu autour de nous arrive la panique
Faut-il que mon chemin s'arrête aux portes de l’Afrique?